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Carnet de chantier
Situation :
Auch - 32
Décideurs :
Office Public de l'Habitat du Gers
Equipe :
Atelier d'Architecture Airoldi (mandataire)
Damon Architecte (architecte associé)
Atelier Paysage Graziella Barsacq
Addenda (BE qualité environnementale des bâtiments)
Emacoustic (acousticiens)
David Sist (économiste)
Babat Sud (BE)
Mission :
De base

Résidentialisation du quartier du Grand Garros à Auch

La performance énergétique et environnementale au service de la qualité de vie des habitants

Le quartier du Grand Garros, au sud-est d’Auch, compte 1000 logements, représentant 40 % du parc HLM de la ville. Construit dans les années 50 et 60, il a subi plusieurs réhabilitations. Il accueille actuellement 2000 habitants. Notre Atelier d’Architecture intervient pour l’OPH du Gers, dans le cadre de la vaste opération de renouvellement urbain décidée en 2015. Depuis 2020, 38 immeubles font l’objet d’une rénovation énergétique et d’une résidentialisation des bâtiments.

Améliorer la performance thermique des bâtiments et harmoniser l’esthétique des façades

La rénovation énergétique des bâtiments poursuit un objectif multiple :

  • être efficace et permettre aux locataires de faire des économies sur les coûts de chauffage ;
  • redonner aux bâtiments une cohérence visuelle dans des tons harmonisés et non stigmatisants ;
  • apporter simplicité, efficacité et garantir un entretien minimal.

Les bâtiments bénéficient d’un traitement thermique et d’une isolation de 15 cm sur les toits-terrasses et de 14 cm sur les murs, posée sur les panneaux existants. Les menuiseries sont remplacées par des ouvertures en PVC blanc.

À l’intérieur des appartements, on dépose les chaudières individuelles, pour installer des équipements plus performants, dotés d’un thermostat de dernière génération. La mise en place de VMC Hygro B et de brise-soleil verticaux coulissants sur les loggias vient compléter l’opération.

Les logements sont maintenant classés BBC Rénovation (étiquette B). Cela correspond à un gain de près de la moitié du coût du chauffage pour les locataires.

Visuellement, nous choisissons la simplicité et la sobriété, des couleurs claires, renvoyant l’éclat de la lumière, quelle que soit la saison. Nous avons souhaité un traitement identique et harmonisé de tous les bâtiments pour donner une cohérence d’ensemble au quartier. Certains pignons aveugles deviennent supports d’une végétation grimpante et foisonnante, grâce à des câbles fixés dans l’ITE.

Aménager des communs accueillants, accessibles et identifiables depuis la voie publique

La réfection des parties communes et de leurs abords permet d’assurer une transition fluide entre l’extérieur et les espaces privatifs.

Dans la plupart des bâtiments, les portes d’entrée et le système de contrôle d’accès sont remplacés.

À l’intérieur, les faux plafonds troquent le bois pour des tôles d’acier laqué aux ondulations aléatoires. Destiné à « agrandir » visuellement l’espace, ce matériau intègre des luminaires encastrés et protège les différents réseaux.

Les entrées dotées de passages traversants sont requalifiées. Un des deux accès est systématiquement condamné, ce qui garantit une circulation plus fluide et plus sûre.

Le cas échéant, les boîtes aux lettres délabrées sont remplacées. Les locaux dédiés aux poubelles se transforment en abris sécurisés pour vélos et poussettes.

Les sols et murs sont entièrement refaits. Selon les halls, les matériaux et les couleurs sont sélectionnés pour apporter clarté et lumière. Les circulations verticales font également l’objet d’une remise en peinture, dans les mêmes tons. Les éclairages sont remplacés.

Pour un meilleur confort acoustique et thermique des appartements, les portes palières sont systématiquement changées. Une dizaine de logements sont repeints. Et une trentaine peut dire adieu à leur baignoire sabot pour accueillir une douche.

Aux abords des halls, les entrées bénéficient de seuils paysagers et d’une signalétique. L’accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR) est maintenant facilité grâce à des rampes en forme de douces promenades végétalisées.

Inscrire l’aménagement paysager du quartier dans le schéma directeur du projet ANRU

La résidentialisation s’attache à la fois à la vie des habitants dans leur logement, dans leur immeuble et à l’échelle de leur quartier. Le projet urbain redessine ainsi les axes de circulation afin de rendre celle-ci plus fluide et cohérente :

  • un centre regroupant commerces et services ;
  • des axes majeurs, des voies secondaires ;
  • des circulations douces transversales ;
  • une coulée verte, déjà créée sur l’emprise de la voie ferrée ;
  • de grands espaces verts reliés les uns aux autres, avec pour but :

« d’envisager le quartier, non plus comme un territoire à part bénéficiant d’un traitement particulier, mais comme un espace totalement intégré à son environnement. »

La trame végétale, déjà bien fournie, est mise en valeur et complétée. Du mobilier urbain vient caractériser et délimiter les espaces : éléments lumineux au sol, en bord de voie et aux abords du bâti, bancs, etc. Le quartier possède déjà un jardin associatif partagé dans le parc de la Boubée, le Garr’Hou, véritable lieu d’échanges et de rencontres. La mairie a décidé de mettre à disposition une nouvelle parcelle.

La place de la voiture est également retravaillée, afin d’être mise à distance du bâti, laissant la part belle aux mobilités douces et aux seuils paysagers. Les stationnements sont intégrés de façon plus harmonieuse au nouvel ensemble.

Les rez-de-chaussée, souvent inutilisés et condamnés, pourraient à l’avenir bénéficier d’une nouvelle vie : ici une halte-garderie, là une crèche ou une association.

Chaque immeuble possède son propre environnement. Nous nous sommes attachés à les traiter selon leur typologie, leurs usages et leurs particularités. Ils s’intègrent parfaitement dans le schéma global du quartier, tout en conservant leur unicité.

 

Avec ces travaux d’ampleur, le Grand Garros entame un nouveau chapitre de son histoire. Véritable revitalisation d’espaces délaissés, gageons que cette réhabilitation permettra aux habitants de se réapproprier leur quartier, qui gagne à tous les niveaux en qualité de vie.

© Crédit photo : David Aubert