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Carnet de chantier
Situation :
Tarbes - 65
Surface :
1250 m2
Décideurs :
Ville de Tarbes
Equipe :
Atelier d’architecture AIROLDI (mandataire)
STUDIO D Architectes
BET Environnement : ADDENDA
BET Structure : SETES
BET fluides : SETES
Acousticien : EMACOUSTIC
Economiste : David SIST
Mission :
De base

Construction bioclimatique : l’école Jean Macé de Tarbes

Deux mondes, deux univers, deux écoles

L’école Arago-Jean Macé est un bâtiment « signal », situé à l’entrée est de la ville de Tarbes. En 2019, la mairie a souhaité la reconstruire pour y regrouper les écoles primaire et maternelle, l’accueil de loisirs (ALAE) ainsi qu’un service de restauration. Nous avons relevé le défi d’une construction bioclimatique à la hauteur des architectures scolaires contemporaines. Le programme respecte à la fois les normes HQE et l’esthétique locale.

Une architecture innovante au service de la sobriété énergétique

Notre projet se conçoit autour de deux cours superposées. Au rez-de-chaussée, l’école maternelle se tourne vers l’intérieur et les espaces végétalisés. À l’étage, l’école élémentaire bénéficie de larges ouvertures et profite d’une vue dégagée sur les Pyrénées.

Les salles de classe sont regroupées dans un même volume. Elles sont desservies par un espace en double hauteur baigné de lumière naturelle maîtrisée. Le hall d’entrée a un rôle pivot dans la répartition des élèves. Il permet une gestion simple des flux et le contrôle d’accès des locaux hors temps scolaire, vers l’ALAE.

En R+1, à disposition des élémentaires, nous avons intégré un jeu d’espaces pédagogiques permettant une diversité d’apprentissages : volière, serre et jardin potager.

La géométrie de l’ensemble participe à créer un cocon protecteur, éloigné des activités et du bruit du quartier. Ses lignes favorisent également une ventilation naturelle et le rafraîchissement passif du bâtiment. En effet :

  • L’air circule de manière fluide entre les différents espaces, notamment grâce à l’architecture arrondie des cours.
  • Les salles de classe sont équipées de bandeaux en partie haute pour renouveler l’air.
  • La circulation centrale, ouverte entre le rez-de-chaussée et l’étage, est munie d’une façade vitrée au sud.

Ces éléments permettent un effet de tirage thermique.

Allié à des parois lourdes, l’ensemble permet de maintenir, en journée, la fraîcheur de la nuit, en période estivale. Les surchauffes sont aussi réduites grâce à la ventilation naturelle en sous-face de la couverture des toitures légères.

Des protections solaires extérieures à lames sont installées sur les menuiseries exposées. Elles sont mobiles et commandées manuellement. Le brise-soleil de la façade « rideau » de la circulation principale est fixe. Il est cependant dimensionné de manière à diminuer efficacement les apports en été, et à les capter en hiver.

La présence d’espaces végétalisés permet de créer une ambiance extérieure plus fraîche en été, grâce à l’évapotranspiration. Les arbres protègent également le bâtiment des apports solaires lorsque ceux-ci ne sont pas souhaités.

Une construction bioclimatique au service des usagers de l’école

La conception d’espaces superposés créant des couloirs de ventilation naturelle permet de répondre en partie aux exigences environnementales. Nous avons travaillé sur un second volet : les matériaux et les équipements.

Du point de vue structurel, nous avons choisi l’utilisation conjointe de plusieurs matériaux, parfois associés. C’est le cas, notamment pour les planchers entre les salles de classe, combinant bois et béton, pour exploiter au mieux les propriétés de chacun.

Le béton et les briques de terre enduites contribuent à une forte inertie. Le confort thermique et phonique est assuré par l’ossature bois isolée entre les montants. Le matériau « terre » permet aussi de gérer l’hygrométrie des pièces et apporte une odeur naturelle caractéristique.

Les équipements énergétiques ont été sélectionnés pour leur simplicité d’entretien, de maintenance et d’utilisation. Une pompe à chaleur puise l’eau dans le lit de l’Adour, via un premier forage. Un second permet sa restitution dans la nappe après échange. Ce fonctionnement n’altère en rien sa qualité. Il bénéficie d’un excellent rendement, quelles que soient les conditions climatiques extérieures, grâce à une température souterraine stable sur l’année.

La pompe à chaleur est ensuite reliée à un réseau de panneaux rayonnants de plafond, beaucoup plus réactifs que des planchers chauffants. Une ventilation double flux avec échangeur vient compléter l’ensemble pour garantir un bon renouvellement d’air.

L’éclairage prévu en intérieur et extérieur est de type LED, à fort rendement lumineux et énergétique, avec détecteurs de présence dans les couloirs.

Enfin, l’école est équipée de 55 m² de panneaux solaires disposés sur le toit des salles de classe de l’école élémentaire. Sur leur première année d’exploitation, ils couvrent la quasi-totalité de la consommation électrique de l’école.

Architecture respectant les normes HQE, matériaux biosourcés, équipements favorisant la sobriété, production d’électricité renouvelable : l’école Jean Macé de Tarbes coche toutes les cases de la construction bioclimatique dans un cadre contraint. Projet phare du plan Tarbes Horizon 2030, il peut servir de point d’appui pour de futurs bâtiments de la ville.

© Crédit photo : David Aubert